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lundi 9 novembre 2015

2013 - Odysseus (artiste/groupe : Luc Arbogast)



Artiste/groupe : Luc Arbogast

Album : Odysseus

Année de sortie : 2013

Genre : Musiques du monde

Sous-genre : musique médiévale









En voilà un artiste qui a beaucoup fait parler de lui, grâce notamment à sa participation dans la deuxième saison de The Voice. Au fond, qui est-il vraiment ?


Quelques mots sur l'artiste :

Drapeau de la FranceLuc Arbogast est un chanteur et musicien français né le 2 novembre 1975 à La Rochelle. Il passe son enfance dans le hameau des Egaux de Landrais (qui lui inspirera d'ailleurs une chanson pour son album "Aux portes de Sananda"), au sud-est de la Rochelle. En 1985, toute la famille déménage en Alsace, dans la vallée de Munster.

C'est alors qu'il commence à écouter du punk et du metal, genre pour lequel il s'illustrera avec son frère Yann dans leur groupe Chaos Squad entre 1993 et 1995, l'année de fin du groupe. Petit à petit, en découvrant des groupes de musique traditionnelle comme Ange ou Malicorne, il basculera vers la musique à inspiration médiévale, genre qu'il ne va plus quitter.
Après avoir joué dans un groupe, il se lance dans une carrière solo et auto produit 5 albums. Ce qui va vraiment marquer un virage dans sa carrière, c'est sa participation au casting de The Voice en 2013. Il y interprète "Cancion Sefaradi", une chanson issue de l'album "Aux Portes de Sananda", qui va immédiatement séduire le public et les coachs et lui permettre de poursuivre l'aventure. Il réussit par la suite à accéder aux primes, mais se fait éliminer lors des directs.

Son élimination ne lui a pas empêché de produire cet album, le premier avec une Major (Universal), qui va nous intéresser aujourd'hui.

L'album :

C'est résolument un artiste qui a fait le buzz et a été très médiatisé, jusqu'au point de le surnommer "Le Ménestrel des temps modernes". Mais pourquoi ce surnom ? Pourquoi un tel engouement ? Tout d'abord, cela s'explique par son apparence : crâne rasé, tatouages, piercing au menton, grande silhouette baraquée, costume médiéval...On pourrait avoir affaire à un hard rocker chantant du metal celtique à tue tête avec la voix rauque. Mais pourtant, ce qui va réellement créer le décalage (et c'est ce qui fait l'originalité du personnage), c'est sa voix.

L'album s'ouvre sur "Cant de Gevaudan" où on entend d'abord Luc dire en latin "Ecoutez ! Ecoutez ! Le chant du Gévaudan !" avant que la musique démarre. A partir du moment où ça démarre, nous ne sommes plus au XXIe siècle. Nous remontons le temps, au Moyen-Age, lorsque les troubadours et ménestrels divertissaient les Cours des seigneurs. Entre parenthèses, quelle est la différence entre un troubadour et un ménestrel ? Elle est simplement géographique : les ménestrels écrivaient en langue d'Oïl et chantaient dans le Nord de la France. Les troubadours chantaient en langue d'Oc et étaient dans le Sud. Mais Luc est-il troubadour ou ménestrel ? Il est difficile de répondre à cette question, puisqu'il chante dans une langue inventée, mélange d'occitan, de vieil allemand et d'ancien français. C'est bien cela qui définit la "marque" Luc Arbogast : chanter dans de vieilles langues quasiment éteintes de nos jours. Finalement, c'est de là que vient son surnom de "Ménestrel des temps modernes", puisqu'il devient automatiquement un garant de la musique médiévale dans notre époque actuelle. La langue en est une caractéristique, mais surtout l'instrumentation. Mis à part le bouzouki irlandais, l'instrument fétiche du chanteur, nous pouvons également divers types d'instruments traditionnels typiquement médiévaux : vielle à roue, flûte, santour, psaltérion...ainsi que divers types de percussions qui nous donnent envie d'aller danser dans les fêtes médiévales (comme pour les titres "Cant de Gevaudan", "Akhenahema"...). On se surprend même à entendre des arrangements symphoniques presque inédits pour l'artiste, comme c'est le cas pour "Nausicaa", le premier single de son album. Ainsi, tous ces élément font que l'arrangement musical reste cohérent et très caractéristique de l'époque médiévale, tout cela emmené par la voix particulière de Luc. D'ailleurs, qu'a t-elle de particulier ? C'est la tessiture qui reste surprenante, au vu de sa corpulence, puisque c'est une voix contre ténor, donc féminine et presque angélique. En fermant les yeux, difficile est le fait de savoir si c'est un homme ou une femme qui chante ! Pour anecdote, il l'aurait découverte en 1996, lorsqu'une amie lui prête une mandoline pour jouer et chanter avec. C'est à ce moment-là que sa voix serait sortie et qui, bien sûr, n'est plus jamais rentrée...

Pour ce qui concerne les textes, il convient de rappeler qu'il est impossible d'analyser les paroles chantées telles quelles, puisque seul Luc connaît la traduction de sa langue. Fort heureusement, le livret fourni avec l'album CD nous donne les traductions de ses textes. En tant que "Ménestrel", l'artiste chante des thématiques qui étaient chers pour les artistes de l'époque : la religion, la spiritualité, la recherche de soi, les sentiments...Ainsi, les textes restent très poétiques et nous invitent à un voyage à travers le temps et l'espace. Il est également surprenant d'entendre quelques chansons en français, avec "Le roy a fait battre tambour" et "Le Grand Coureur" qui est une chanson de marins. Mais nous avons surtout droit à un clin d’œil de l'artiste à sa participation à The Voice, puisqu'il offre également une interprétation différente et personnelle de "Mad World", de Tears for Fears, sa première chanson en anglais qui lui a permis de remporter sa battle contre le candidat Thomas Vaccari.

En conclusion, que retenir ? Luc Arbogast a le don de surprendre l'auditeur, en offrant cet album dans la lignée de ses 5 autres et qui marque une certaine originalité. Mais pourra t-il encore surprendre à l'avenir ? Il a pu le faire avec son opus "Oreflam" sorti en 2014, mais pour ça, nous en parlerons une autre fois...;)

Note attribuée : 5/5

Extrait de l'album :






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