Translate

dimanche 19 juin 2016

Gorgon (Interview en français)

Interview en français réalisée par Skype le 15 juin 2016 : 

Interview avec Paul Thureau (chant, guitare, claviers; au centre) et Aurel Hamoniaux (basse; à droite)

Bonjour à vous deux ! Merci beaucoup de m'accorder cette interview ! Cela me fait très plaisir de vous avoir en direct...Déjà pourriez-vous vous présenter et présenter Gorgon ? 


 
Paul : Ouais ça marche ! Nous sommes donc avec Aurel qui est à la basse et Paul au chant. Gorgon a commencé en 2013, mais on va dire que le projet est en place depuis un petit peu plus longtemps dans ma tête. J'avais commencé à composer un petit peu avant. En fait, ça a commencé en 2013 avec la rencontre avec Aurel. Donc c'est là qu'on a réellement commencé à bosser ensemble et que c'est devenu plus concret. De 2013 à 2015, c'était plutôt consacré à la composition et à l'arrangement orchestral. Les chansons étaient déjà plus ou moins prêtes dans la structure avant, mais tout s'est mis en place entre ces années-là.

Justement, comment vous vous êtes rencontrés ? Êtes-vous des amis depuis longtemps ou...?

Aurel : En fait, on est des amis depuis 2012. On s'est rencontrés sur un forum de musiciens et en parlant, on est rapidement devenus amis puisqu'on avait beaucoup de...de....(merde !)

Paul : De points communs ?

Aurel : Oui, surtout musicalement, puisqu'on écoutait les mêmes choses. On allait dans le même sens et du coup on est vraiment devenu amis. Au final, on parlait de musique, de projet et du coup ça s'est fait comme ça. C'est là que le projet a démarré et ça s'est fait naturellement. 

Au niveau du style de musique, vous dites que Gorgon est du death symphonique. C'est donc un mélange de death mélodique et de symphonique...

Aurel : En fait, c'est difficile de catégoriser le metal aujourd'hui, surtout quand on fait un style à part et avec beaucoup de choses dedans. Nous, on se définit plutôt comme "Epic Symphonic Death Metal", donc ça regroupe plus ou moins le thème du groupe. 

Paul : ça évite de faire des noms trop longs, comme "Epic Symphonic Oriental" et blablabla...En tout cas, ça évite de faire des noms trop ridicules...

Aurel : "Death Symphonic" est le plus simple qu'on puisse trouver pour les webzines et choses comme ça. Cela permet de mieux catégoriser. 

Paul, tu avais affirmé que le projet a germé dans ta tête depuis un certain temps. Qu'est-ce qui a été l'élément déclencheur où tu t'es dis "Aller, je me lance : je fonde un groupe" ? 

Paul : Je dirai qu'il n'y a pas eu d'élément déclencheur. Comme je disais tout à l'heure, c'était déjà en place avant ma rencontre avec Aurel. Je savais déjà comment je voyais la musique et qu'est-ce que je voulais exactement. En fait, ça s'est vraiment fait tout seul. Je suis musicien depuis pas si longtemps que ça, donc je n'ai pas été baigné dedans comme je le souhaitais. Mais je savais ce que je voulais.

Et la rencontre avec les autres musiciens ? Comment vous vous êtes tous rassemblés ? 

Paul : Le line-up a connu beaucoup de changements, puisqu'on est actuellement sans batteur officiel. Mais on va dire que le "vrai" line-up (Aurel, Julien et moi) est en place depuis fin 2014. Avant, il n'y avait pas encore de groupe réel, puisqu'il n'y avait qu'Aurel et moi. On savait qu'il fallait se concentrer sur l'album, sans chercher la scène, un line-up complet...On voulait vraiment terminer l'album, savoir où on voulait en venir. On ne voulait pas non plus un groupe qui aille contre notre création...

Aurel : C'était plus simple. Moins il y avait d'intervenants, plus les choses se mettaient en place facilement. Au moins, c'est fait, c'est posé et tu pars avec ce qu'on propose. Si ça ne va pas, tant pis. Si ça va, on part avec ça.


J'ai surtout entendu parler de vous grâce à Hubert (de l'émission Metalliquoi ?) et donc à la campagne de financement participatif sur Ulule. Elle a été un grand succès, puisque ça a commencé mi-juillet 2015 et ça a été « financé avec succès » le 3 septembre 2015. Est-ce que vous avez été surpris par une telle rapidité ? Au début de cette campagne, est-ce que vous auriez imaginé en arriver là ? 

Paul : Le crowdfunding est quelque chose d'assez flippant, même si tu y crois à fond. Il y a toutes les chances que ça se passe mal, que ça passe inaperçu étant donné qu'on n'avait qu'un single auto financé. On a eu du soutien jusque là, donc il n'y aucune raison que ça s'arrête là...Dans ce cas, ça a été la première fois que les gens devaient prouver leur "fidélité" envers le groupe en investissant de l'argent. Là, ça a été une très grosse surprise ! On ne s'y attendait vraiment pas ! 

Aurel : Pour un groupe qui n'avait qu'un single et ni démo, ni album, ni fait de tournée, donc qui partait de rien, c'était un gros défi. On partait seulement sur la confiance des gens. C'est pour ça que ça a été une grosse surprise, parce que ça a marché. On est vraiment très contents. 

En tout cas, nous sommes également contents que ça ait marché pour vous et ça ait permis de financer la production de l'album. D'ailleurs, pourriez-vous parler de l'enregistrement de l'album ? Comment ça s'est passé ? 

Aurel : Ok, on va prendre les choses dans l'ordre. Pendant le crowdfunding, on avait déjà déterminé les grandes lignes de ce qui allait se passer. On était partis plus ou moins gagnants de cette campagne, donc on avait tout mis en place pour la fin du crowdfunding. Les prises basse ont été faites dans le studio de l'ancien batteur (NDLR : Hervé Besson) en conditions réelles et les guitares ont été faites en home studio, donc ici. (NDLR : dans leur appartement) Pour les batteries et l'orchestration, ça s'est aussi fait ici. L'album a été enregistré pendant le crowdfunding, ce qui fait qu'on a eu un été assez chargé. Deux semaines après la fin du crowdfunding, on avait déjà tout fini. C'est donc parti en mixage fin septembre chez Christoph Brandes (Iguana Studios) avec qui on est rentré en contact via un groupe d'amis. En fait, ça a pris plus de temps que prévu, surtout avec autant de contenu et aussi parce qu'on devait se mettre d'accord sur ce qu'on voulait et ce que lui voulait en faire. 

Paul : Surtout que c'était à distance, donc c'était encore plus compliqué.

Aurel : Du coup, le mixage s'est terminé fin octobre et c'est parti en mastering chez Jens Bogren (Fascination Street Studios) début novembre. 

Maintenant, parlons de musique. D’après mes sources, Paul, tu es pour l’instant le seul compositeur et parolier du groupe. Est-ce qu’à l’avenir, d’autres musiciens vont participer à l’écriture des chansons ? 

Aurel : Rien n'est figé. Il est possible qu'à l'avenir on puisse participer à l'écriture des chansons, sachant qu'on part déjà sur la base de Paul. 

Paul : C'est vrai que pour le premier album, j'ai composé toute la structure. Mais je dirai qu'il y a quand même eu un travail de groupe et d'arrangement. N'ayant pas la science infuse, il faut forcément des échanges avant l'enregistrement de l'album. Il n'y a pas que moi qui ai tout fait ! 

Aurel : L'exemple le plus concret, ce sont les solos. C'est Julien qui les a écrit, puisqu'il s'est imprégné des morceaux pour les créer. 

Paul : En tout cas, à l'avenir, il y aura sûrement plus de participation à l'écriture des chansons, même si ce sera principalement moi qui vais mettre l'ensemble en place et surtout pour des questions de proximité. Il faut savoir que pour les 3 dernières années, on était tous très loin les uns des autres, puisqu'Aurel était à Limoges. Mais maintenant, on vit ensemble [en colocation]. 

Donc "Titanomachy" est un concept-album sur une histoire mythologique...

Paul : Oui, sur la titanomachie. Ce sont 10 ans de transition où les Titans étaient au pouvoir et où ce sont les dieux qui ont repris la place en tant que souverains de la planète. C'est une guerre de génération, c'est à dire une guerre où la nouvelle génération prend la place de l'ancienne qui était malade. C'est surtout une bataille entre un père et un fils : Chronos et Zeus. C'était dur de retranscrire 10 ans d'histoire en 40 minutes, mais c'était ça l'idée. Ce sont en quelque sorte les origines de l'humanité. 

Finalement, est-ce que Gorgon ne va faire que des albums conceptuels . Ou bien est-ce que tout va changer ?

Paul : Oui et non. On n'a pas parlé de ce qu'on va faire pour les 30 prochaines années, mais on va dire que le format de concept-album est ce qui nous convient le mieux. Nos albums sont conçus pour être écoutés d'un seul bloc, comme une seule histoire. Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura qu'un seul concept, mais qu'il y aura une ligne conductrice entre les morceaux. Ce ne sera pas un album avec des morceaux qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, mais où il y aura toujours des liens. Il n'y aura pas non plus de liens entre albums. Il y a seulement le prochain album qui aura un lien avec le premier, mais ce ne sera pas systématique.

Donc un prochain album est programmé ? 

Paul : Il est déjà en cours d'écriture. Le nouveau vient de sortir, donc on va rester discret pour ce prochain opus. On mettra tout autant de temps que le premier à sortir le deuxième. 

Aurel : On va laisser mûrir celui qui vient de sortir et le faire profiter. 

Maintenant, je vais poser une question que tout le monde se pose. Ce qui étonne tout le monde, c’est le niveau de maturité. Quand on écoute l’album, on a l’impression d’entendre un groupe ayant une grande expérience, alors que ça ne fait que 3 ans que vous existez ! Comment expliquer ça ? Est-ce que c’est le travail, l'investissement...? Ou juste le talent ? 

Paul : Je n'aime pas parler de talent. (rires) Je dirai que c'est une question de savoir où aller. Ce n'est pas une critique, mais il y a beaucoup de groupes qui font de la musique pour faire de la musique. C'est très bien. Mais dans ce style-là, je pense qu'il faut savoir où aller, avoir une idée claire du projet, de la sonorité. Il n'y a pas que l'atmosphère musical, mais également l'univers graphique qui est important et bien d'autres choses. On est dans un style où on ne peut pas se permettre de prendre trop de libertés. C'est assez chiant ! (rires) On se met beaucoup de freins. Mais c'est vraiment une question de savoir se mettre des limites de cohérence. C'est peut-être pour ça qu'il y a des premiers albums de groupe similaires à nous où il y a cette envie de faire beaucoup de choses et qu'au final on se perd, sans que l'auditeur n'ait intégré l'identité du groupe. Nous, on s'est beaucoup concentrés sur l'identité, pour que les gens disent "Gorgon, ça sonne comme ça !". 

Aurel : Ce n'est pas de la démonstration où on se dit : "Tiens, ça sonne bien. On va faire ça !". Il faut que ça rentre dans ce qu'on a défini au départ. Si ça ne rentre pas, on refait : ce n'est pas grave !

Vu que je suis de nature assez curieuse, je parcoure le net pour lire les commentaires sur vos chansons. En lisant ceux-là, j'ai relevé une remarque pertinente plutôt intéressante et dont je souhaitais avoir votre avis : la musique de Gorgon manque d'une voix féminine pour adoucir le tout. Est-ce que c'est quelque chose d'envisageable ? Ou bien est-ce impossible ? 

Paul : Tout dépend sous quelle forme. Cela dépend de ce que la personne attend de nous. Si elle attend de nous qu'on fasse du chant féminin du début jusqu'à la fin, ce n'est pas le but. On n'est pas Epica.

Aurel : C'est une question assez particulière, puisqu'elle fait partie de l'interaction entre les gens qui écoutent notre album et la pensée individuelle de chaque personne. Du coup, ça fait partie des questions auxquelles on ne peut pas forcément répondre...

Paul : On peut tout de même apporter une réponse. En fait, un morceau de l'album a été supprimé, puisque ce morceau orchestral devait être interprété par une chanteuse...Hum, on leur dit ?

Aurel : Oui bien sûr !

Paul : En fait, ça devait être Anna (Eluveitie) qui devait chanter sur ce morceau dans le rôle de Gaïa, mais du coup elle n'a pas pu. Pour elle, ce n'était pas encore clair, vu qu'elle était en tournée. Quand on avait besoin d'elle, elle était encore en tournée. Au final, vu qu'elle n'a pas pu enregistrer, le morceau a été bêtement et simplement supprimé. J'ai du donc modifier les textes en conséquence. On devait aussi avoir des chœurs, mais on n'a pas pu les intégrer. Cette remarque n'est pas forcément fausse, puisque ça peut manquer d'une touche féminine. Pour cet album, c'est sans regret : on a fait comme on a pu et c'est comme ça. Mais on n'aura jamais de chanteuse principale, puisque ce n'est pas le but du groupe.

On va quand même évoquer les concerts, puisque vous êtes partis sur les routes dernièrement pour promouvoir l'album. Comment a été l'accueil du public ? Chaleureux, froid, survolté...?

Paul : Hum je dirai qu'il y a déjà une part de surprise quand les gens nous voient monter sur scène, puisqu'on essaye de tout pousser jusqu'au bout. On a donc des costumes, des maquillages sur scène et des décors. L'idée, c'est que les gens nous remarquent, en bien ou en mal, même si on nous dit qu'on est des clowns. La réaction du public a été plutôt bonne...

Aurel : C'était super ! Les gens nous ont accueillis de façon...accueillante ! (rires) Le public était cool, surtout à Rouen où il y a eu un partage entre la scène et le public. Lyon, c'était un peu pareil, mais on avait beaucoup moins de monde, parce qu'on passait en dernier et c'était un jeudi soir, donc c'était très compliqué. Avec ce peu de public, c'était vraiment super ! Même lorsqu'on n'a pas pu faire le Rock Metal Camp à cause des intempéries, il y avait beaucoup de gens qui étaient venus nous voir et étaient très enthousiastes, très curieux. C'est vraiment cette curiosité qui était intéressante.

J'ai entendu que vous aviez eu des changements de batteur. Comment avez-vous intégré Aurélien (Joucla; du groupe Qantice) ?

Paul : Aurélien est une connaissance d'assez longue date. Il a déjà travaillé avec nous, puisqu'il a participé aux arrangements de batterie pour notre single "Arising Thunderlord". Il n'a jamais envisagé d'intégrer le groupe : c'était juste passager. Là je l'ai recontacté, donc depuis, il est là en tant que membre live. Mais on est toujours à la recherche d'un membre à part entière de Gorgon.

Aurélien ne serait donc pas candidat ? 

Paul : C'est un peu compliqué, puisque dès le début, on savait qu'il n'allait pas rester sur du long terme à cause d'éléments externes.

Aurel : En fait, dès le début, ça n'a jamais été le cas qu'il reste. C'était purement live et purement à court terme.

Justement, concernant vos lives, est-ce que vos peintures de guerre ont une signification particulière ?

Paul : Non, il n'y a pas de signification particulière. C'est plus ou moins expliqué avec la chanson "Ashes and Blood" où ce sont les dieux qui se recouvrent de sang et cendres de leurs ennemis. Et donc ça s'arrête là ! (rires) C'est tiré de la mythologie de base.

Aurel : ça rentrait bien dans le concept, avec le blanc et le rouge.

Question stupide : d'autres concerts sont-ils prévus ? 

Aurel : On y travaille ! (rires) C'est notre principal objectif du moment.

Paul : C'est justement pour promouvoir l'album. Donc ça va venir. Rien n'est défini, donc on essaye d'aller partout en France, voire aller hors du territoire français.

A part le prochain album en cours d'écriture, y a t-il d'autres projets ? 

Paul : Actuellement, on prépare le tournage de notre premier clip. Il aura lieu vers la fin de l'été. On ne peut pas trop en dire plus, puisque ce n'est pas fait ! (rires) Il est en cours d'écriture.

Mais j'avais lu qu'il vous fallait un sacré budget pour faire un clip de vos chansons...

Paul : On va s'arranger, puisque je vais m'occuper de la post-prod, des effets spéciaux, du montage...Je vais tout faire, à part les prises de vues réelles.

Le tournage se déroulera en France ou...?

Paul : Oui, ce sera en France, dans un milieu très intime...

Si un jour un producteur vient vous voir et vous dit "Ok les gars, vous pouvez faire une tournée avec n'importe quelle tête d'affiche.", lequel choisiriez-vous plus particulièrement ? 

Paul : Amon Amarth, Behemoth, Nightwish, Epica...Ce serait les 4 gros groupes sur lesquels on pourrait se greffer, mais le top serait Behemoth. Ou bien Fleshgod Apocalypse...

Avez-vous des compositeurs favoris ? 

Paul : Oui, beaucoup trop ! (rires) En tant que groupe de metal qui nous influence, il y a Amon Amarth, puisqu'on nous compare souvent à eux en termes de riffs. Pour le côté plus orchestral, j'écoute beaucoup de BO. J'adore et idolâtre Hans Zimmer. On va dire que ça se ressent pour son côté cinématique. C'est une grosse influence ! J'écoute aussi d'autres compositeurs de films et de jeux vidéos, mais c'est papa Hans Zimmer qui est à l'origine de tout !

Aurel : Pour moi, ça va être Amon Amarth, Fleshgod Apocalypse...

C'est peut-être un sentiment personnel, mais quand j'écoute Gorgon, je me sens transporté dans la Grèce antique. Et donc je ne peux pas m'empêcher de penser à la BO du film "Alexandre" (Oliver Stone). Que pensez-vous de cette BO ? 

Paul : C'est vachement cool. Je ne sais plus qui l'a composée...

Vangelis

Paul : Ah oui c'est vrai ! Je crois l'avoir sur mon PC...Oui, c'est une superbe BO ! Je l'ai déjà pas mal écoutée...

Justement, si Vangelis vous propose de diriger un orchestre symphonique pour vous accompagner, est-ce que vous serez partants ? 

Paul : Je pense qu'on va d'abord pleurer et après on dira sûrement oui. C'est quand même très dur à mettre en place...

Aurel : ça ne se fait pas en 2 mois !

Paul : Surtout que ce n'est pas gratuit ! Si Vangelis nous proposait cela, ça m'étonnerait qu'on puisse s'en sortir financièrement sans qu'une maison de disques nous lance des liasses de billets à la figure ! Très peu de groupes peuvent se le permettre, puisque c'est très compliqué ! Il y a Dimmu Borgir, Epica, Nightwish, Within Temptations...C'est vite limité !

Aurel : C'est surtout pour des groupes à gros budgets. Je jour où ça nous arrive, on pourra sauter de joie !

Paul : Même le fait de faire sonner un orchestre virtuel prend du temps, surtout pour l'apprentissage. Je ne viens pas du milieu classique. Je ne suis pas orchestrateur. Je suis plutôt autodidacte. Pendant un temps, j'ai arrêté d'écouter du metal et écouté beaucoup de musique classique, de BO de films pour comprendre comment fonctionne un orchestre.

J'ai vu que votre page Facebook approche des 10 000 likes. Quand ils seront atteints, y aura t-il une surprise, un défi...?

Paul : Je pense qu'on va poster une photo d'Aurélien tout nu. (rires) Mais on va perdre pleins de likes : on va retomber à 100 !

Aurel : On n'y a pas réfléchi ! On voit que ça grimpe chaque jour, mais on verra. On fera quelque chose qui marque le coup.

Paul : Sûrement pas quelque chose d'intelligent, parce que ça ne nous ressemble pas !

Cette question est plutôt sociétale. Je voulais avoir votre point de vue sur la scène metal française, pas très reconnue à l'international, sauf pour pour quelques groupes, comme Gojira. Pour vous, d'où vient ce manque de reconnaissance ? De la société, des groupes eux-mêmes...?

Paul : C'est une question difficile et délicate, si on veut rester politiquement correct ! Il y a plusieurs problèmes en France. Il y a déjà une part de peur et de besoin de rester dans la zone de confort. Beaucoup de groupes français ont peur d'oser. Le public français est assez petit dans le milieu du metal français. Dès qu'on y est, on s'y sent bien, parce que ce sont toujours les mêmes visages, les mêmes personnes. Je dirai qu'il y a aussi un côté hypocrite : ça manque de franchise. Les groupes se sentent à l'aise dans ce milieu hypocrite où tout le monde se fait des câlins, alors que ce n'est pas la joie. Il faut accepter les critiques. Le public étranger est peut-être plus franc : on peut se prendre des baffes, des critiques négatives...Il faut savoir sortir. Mais tout dépend de quel style on parle, puisqu'il y a pas mal de groupes français qui deviennent de plus en plus gros, mais ce sera toujours dans le même style de metal très moderne. Gojira en fait partie, Dagoba aussi. C'est très...

Aurel : Très français !

Paul : Et surtout très américain ! On sait que le style de metal qui va marcher en France, ce sera un style très progressif, très américain, très moderne. Alors que nous faisons partie de l'autre côté du metal, c'est à dire le metal mélodique, symphonique, folk...Les groupes allemands et nordiques arrivent à apporter de la fraîcheur, alors qu'en France, on reste dans l'ombre des grands groupes. Cela sonne malheureusement souvent pareil, donc c'est pour ça qu'ils ont du mal à se faire connaître...

Un dernier mot à dire avant de conclure ? 

Paul : Merci à tous ceux qui ont participé à la campagne, une fois de plus ! Sinon on n'en serait pas là ! Merci à toi d'avoir participé et pour cette interview ! Et puis à bientôt sur les routes, on espère...Et puis, vous êtes tous beaux ! (rires)

Je tiens à adresser un grand merci à Paul et à Aurel pour cet entretien exceptionnel. Comme dit, à bientôt sur les routes, j'espère...;)


























Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire