Album : Discozone
Année de sortie : 2004
Genre : Pop
Un dernier petit tour et puis s'en va : c'est ainsi que peut se résumer la carrière du groupe O-Zone, encore inconnu avant 2004, mais désormais culte après cette année de la consécration. Mais pourquoi donc ?
Quelques mots sur le groupe :
O-Zone est un groupe de pop originaire de Moldavie et formé en 1997. Il est composé de trois amis : Dan Bălan, Radu Sârbu et Arsenie Toderaş qui vont rapidement trouver des producteurs qui leur permettent d'enregistrer et sortir deux premiers albums "Dar, unde ești" en 1999 et "Number 1" en 2002.
Ces opus ne seront connus que du public moldave. Mais ce qui va réellement faire décoller leur carrière, et donc les faire connaître à l'international, ce sera l'album "Discozone", sorti en 2004, qui va nous intéresser aujourd'hui. C'est après cette sortie que le groupe se sépare en 2005, chaque membre voulant se consacrer à sa carrière solo.
L'album :
D'entrée de jeu, une question se pose à nous : pourquoi ? Pourquoi un groupe uniquement connu dans son pays devient tout d'un coup une star mondiale ? La réponse se trouve dans la chanson d'ouverture, qui est la plus connue du groupe.
En effet, c'est "Dragostea din Tei" qui a permis au groupe de se faire connaître, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les raisons sont médiatiques, puisqu'un Américain (du nom de Gary Brolsma) avait diffusé, fin de l'année 2004, une vidéo sur Newgrounds ("Youtube" de l'époque) sur laquelle il reprend en playback cette chanson, avec des mimiques et gestuelles. Cette vidéo avait fait le buzz sur Internet et et a permis au groupe d'asseoir leur réputation. Bien sûr, ce ne sont pas les seules raisons pour lesquelles le groupe est devenu célèbre. La chanson commence par un couplet répété inlassablement ("Mai ia hii ! Mai ia huu !"...) et qui, malgré la langue utilisée, est facile à retenir et sur un rythme qui fait danser l'auditeur. Ce couplet sera entendu près de 30 fois dans la chanson et ne sera pas le seul élément répété, puisque le refrain ("Numa Numa Iei") le sera également. Les sons électroniques très variés (dont le son grave de basse très omniprésent) nous prouve bien que nous sommes en compagnie d'un groupe de "pop dance" qui cherche seulement à faire bouger les foules. Comme l'ont fait les médias et le public, nous pourrions en rester là. Seulement, l'album est composé d'autres chansons qui méritent que nous jetions un petit coup d’œil. La chanson suivante, "Despre Tine", se situe dans la même trempe que sa mythique prédecesseure : son grave de basse, couplets répétés plusieurs fois, refrain facile à retenir...En règle générale, O-Zone se distingue par des refrains accrocheurs et simples à retenir. (notamment dans les chansons "Numai Tu" ou bien "Sabatoarea") Même si pour les non-roumanophones, il est difficile de saisir les refrains, nous nous surprenons à chanter quelques éléments. En ce qui concerne l'arrangement musical, nous pouvons noter une certaine variété dans les sons utilisés : mis à part les sons électroniques de pop, nous pouvons entendre un sifflet ("Sarbatoarea"), une guitare acoustique ("De Ce Plang Chitarele"), le piano accompagné de cordes ("Printre Nori")...En clair, O-Zone cherche à proposer d'autres éléments que de la pop, comme en témoigne le surprenant "Nu Ma Las de Limba Noastra" qui est une chanson acoustique à vocation traditionnelle nous plongeant directement dans le folklore des musiques de l'Est.
En ce qui concerne les paroles, le groupe souffre malheureusement du même syndrome qu'ont quasiment tous les artistes et groupes de pop dance. Si nous consultons les différentes traductions, nous pouvons constater une faible recherche de sens pour celles-ci. En clair, quasiment toutes tournent autour du thème de l'amour, thématique d'ailleurs très utilisée, et ne veulent rien dire. Peut-être est-ce dû au travail des traducteurs...En tout cas, il n'y a pas de messages forts, dans aucune chanson. En revanche, ce que nous pouvons noter, c'est l'utilisation du roumain, langue officielle de la Moldavie. Le fait de chanter dans la langue du pays permet à l'auditeur d'être transporté directement dans celui-ci et c'est un point positif que nous pouvons relever pour le groupe.
En conclusion, que retenir ? O-Zone, malgré sa courte carrière, a tout de même une maxime qui lui va parfaitement : finir en beauté. Même si leur genre musical reste très étendu et très codifié (notamment dans l'écriture des paroles), le groupe réussit à se démarquer et à proposer un album original.
Note attribuée : 3/5
Extrait de l'album :
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